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📝Uvéite - Feuille de sortie

Dernière mise à jour : 11 févr. 2024

Introduction:

L'uvéite est une inflammation de l'uvée, partie clé de l'œil essentielle à sa nutrition et à sa vascularisation. L'uvée est donc une couche riche en vaisseaux sanguins et elle inclut la choroïde, le corps ciliaire et l'iris. Son inflammation, l'uvéite, cause douleur et inconfort chez les animaux. L'uvéite peut surgir à cause de plusieurs raisons, allant des infections bactériennes aux parasites systémiques, en passant par les troubles immunitaires et même les cancers. Le trauma, que ce soit dû à un accident ou à une altercation avec un autre animal, peut aussi être un déclencheur. Dans certains cas, des affections oculaires locales telles que les ulcères de cornée ou les cataractes peuvent être les coupables. Malheureusement, identifier la cause exacte peut s'avérer être un défi, car, dans presque 75% des cas, la source précise de l'inflammation reste mystérieuse.


Symptômes:

Les premiers signes d'uvéite peuvent souvent passer inaperçus, se manifestant comme de légers clignements ou un écoulement aqueux des yeux. Au fur et à mesure que la condition progresse, des signes plus évidents peuvent apparaître, notamment une sensibilité accrue à la lumière, une rougeur marquée de l'œil, une inflammation de la conjonctive, une mjyose, ou une coloration différente de l'iris. Dans des cas plus sévères, une cécité complète peut survenir.

Diagnostic:

Lorsqu'un vétérinaire suspecte une uvéite, il utilise un ophtalmoscope pour examiner minutieusement l'œil. Le phénomène de Tyndall, indiquant la présence de protéines ou de cellules inflammatoires dans l'humeur aqueuse, peut révéler une inflammation intraoculaire. Aussi, une mesure de la pression intraoculaire est souvent recommandée, car une diminution de cette pression est un signe caractéristique d'uvéite. L'humeur aqueuse, produite par le corps ciliaire derrière l'iris, est essentielle pour maintenir cette pression. En cas d'inflammation, la production de l'humeur peut être perturbée, modifiant la pression intraoculaire, un indicateur clé de l'uvéite.


Traitement:

Le traitement de l'uvéite nécessite une intervention immédiate pour éviter des dommages irréversibles. Il repose sur des médicaments anti-inflammatoires administrés localement (collyres) et oralement. En cas d'infection, des antibiotiques ou antifongiques peuvent être nécessaires. Une surveillance régulière est essentielle pour ajuster le traitement. Parfois, un traitement prolongé s'avère indispensable, surtout pour une inflammation récalcitrante. La gestion de l'environnement de l'animal est cruciale, notamment en limitant l'exposition à la lumière vive et en réduisant le stress pour favoriser la guérison.


Voici une liste non exhaustive des médicaments qui peuvent être prescrits pour la gestion de l'uvéite chez les animaux, accompagnée d'une brève description de chacun:


  1. Corticostéroïdes et/ou anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS): Les corticoïdes, utilisés pour réduire l'inflammation de l'uvéite. Ils sont généralement administrés sous forme de gouttes topiques et peuvent également être prescrits par voie orale. Quant aux AINS, ils diminuent l'inflammation avec moins d'effets secondaires que les corticoïdes. Ils sont souvent utilisés dans les cas moins sévères ou en complément des corticoïdes. Il est déconseillé de donner simultanément des corticoïdes et des anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) par voie orale. Une méthode couramment utilisée consiste à administrer des corticoïdes topiques (tels que des collyres) et des AINS par voie orale. Cette stratégie tire parti des effets anti-inflammatoires locaux des corticoïdes sur l'œil affecté, tout en employant les AINS pour traiter l'inflammation systémique. Cette approche minimise les risques de complications liées à l'administration orale concomitante de ces deux médicaments.

  2. Analgésiques (ex. tramadol, gabapentine, buprénorphine): Ces médicaments peuvent être utilisés pour gérer la douleur qui accompagne souvent l'uvéite, améliorant ainsi le confort de l'animal pendant le traitement.

  3. Antibiotiques (ex. doxycycline, amoxicilline acide-clavulanique): Ces médicaments sont prescrits dans les cas où l'uvéite est suspectée de résulter d'une infection bactérienne. Bien qu'il puisse être nécessaire d'avoir recours à des antifongiques ou des antiviraux, ces derniers ne sont généralement pas la première ligne de traitement et sont prescrits dans des circonstances spécifiques.

  4. Mydriatiques et cycloplégiques (ex. atropine): Ils sont utilisés pour dilater la pupille et paralyser temporairement les muscles de l'œil, réduisant ainsi la douleur et prévenant les adhérences qui peuvent se développer lors d'une inflammation.


Causes de l'uvéite:

Cette condition peut signaler des troubles plus graves. Les infections bactériennes, souvent dues à des pathogènes environnementaux, peuvent en être la cause. Parfois, les troubles immunitaires, où le système immunitaire attaque les tissus de l'animal, ou les cancers comme les lymphomes et mélanomes, déclenchent l'uvéite par des réactions inflammatoires. Des troubles de coagulation, liés à diverses conditions médicales ou médicaments, sont aussi des causes possibles. Les traumatismes, résultant d'accidents, de combats avec d'autres animaux, ou de contact avec des éléments comme épines ou branches, sont une cause courante d'uvéite. Dans ces cas, une intervention médicale immédiate est essentielle pour limiter les dommages oculaires.


Recherche de la cause:

Pour déterminer la cause sous-jacente de l'uvéite, une série de tests diagnostiques exhaustifs devraient être envisagés tant chez le chien que chez le chat. D'abord, une anamnèse complète et un examen physique approfondi sont essentiels pour collecter les indices vitaux concernant l'état de santé général de l'animal.


Les tests de laboratoire représentent une autre étape cruciale dans le diagnostic. Cela pourrait inclure une numération globulaire complète (NFS) pour évaluer l'état inflammatoire global de l'animal, ainsi que des tests biochimiques sanguins pour évaluer la fonction des organes vitaux. Les analyses d'urine peuvent également apporter des informations précieuses sur le fonctionnement rénal et d'autres aspects de la santé générale.


Des examens d'imagerie tels que l'échographie abdominale, la radiographie thoracique ou l'imagerie par résonance magnétique (IRM) peuvent être utiles pour obtenir des images détaillées des structures internes pour identifier des signes de troubles systémiques.


D'autres analyses spécialisées peuvent également être envisagées, telles que des tests sérologiques pour identifier des agents infectieux spécifiques.


Pour les chats:

  • FIV et FeLV: des tests de sang pour détecter des infections virales spécifiques aux félins, qui peuvent souvent être à l'origine de réactions inflammatoires sévères, y compris l'uvéite.

  • Test de la Toxoplasmose: cette parasitose, contractée le plus souvent par l'ingestion de viande crue ou mal cuite, peut également être une cause courante d'uvéite chez les chats.

  • D'autres infections peuvent causer des uvéites chez le chat, telles que Bartonella spp., Cryptococcus spp., le coronavirus félin (FCoV) et l'herpèsvirus félin de type 1 (FHV-1).

  • Il existe un test en laboratoire externe permettant de détecter toutes ces maladies en une seule requête (Uveitis RealPCR pannel - Feline).

Pour les chiens:

  • Test de la maladie de Lyme: Les chiens exposés aux tiques devraient être testés pour cette maladie bactérienne qui peut provoquer une uvéite, entre autres symptômes. Cette maladie peut être testée grâce à un test de laboratoire interne, le Snap 4Dx.

  • Test de la Dirofilariose: Ce test est crucial dans les régions où le ver du cœur est endémique, car cette parasitose peut également provoquer une uvéite. Cette maladie peut être testée grâce à un test de laboratoire interne, le Snap 4Dx.

  • D'autres infections peuvent causer des uvéites chez le chien, telles que Anaplasma spp., Blastomyces dermatitidis, Brucella canis, l'adénovirus canin de type 1, Coccidioides spp., Cryptococcus spp., Ehrlichia spp., Hepatozoan spp., Leishmania spp., Leptospira spp., Rickettsia spp. (fièvre pourprée des montagnes Rocheuses) et Toxoplasma gondii. Ces maladies peuvent être testé en laboratoire externe en une seule requête (Uveitis RealPCR panne - Caninel).


Dans la pratique clinique, il est important de reconnaître que, malgré une analyse diagnostique exhaustive, la cause sous-jacente de l'uvéite peut rester insaisissable dans une grande majorité des cas. Identifier la cause précise peut parfois s'avérer être comme chercher une aiguille dans une botte de foin. Dans certains cas, des biopsies de tissus ou d'organes, ou des ponctions de l'humeur aqueuse, peuvent être envisagées pour approfondir l'investigation sur l'origine de l'inflammation, bien que cela soit rarement réalisé en pratique. Malgré ces obstacles, un effort minimal pour déterminer la cause devrait être envisagé, même si, bien souvent, celle-ci demeurera inconnue.


Conclusion:

Pour conclure, l'uvéite est une condition complexe qui peut s'étendre au-delà de l'œil. Une détection précoce, un traitement rapide et une recherche des différentes causes possibles d'uvéite sont tous des éléments clés dans la prise en charge de cette affection.


Charles Vétérinaire

Vétérinaire à Montréal

514-444-5118

𝘤𝘩𝘢𝘳𝘭𝘦𝘴𝘷𝘦𝘵.𝘤𝘰𝘮

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