Diabète insipide
- Brigitte St-Hilaire
- 28 mai 2023
- 3 min de lecture
Dernière mise à jour : 11 févr. 2024

Le diabète insipide est une affection caractérisée par une soif intense et une production excessive d'urine diluée. Contrairement au diabète sucré, une maladie plus courante associée à un dysfonctionnement de l'insuline et à un taux élevé de sucre dans le sang, le diabète insipide n'a rien à voir avec les niveaux de glucose sanguin. Sa nature est principalement hormonale et rénale.
Le terme "insipide" fait référence au fait que l'urine produite n'est pas "douce" ou sucrée, mais plutôt diluée et insipide. Cette affection peut être classée en deux catégories principales: le diabète insipide central et le diabète insipide périphérique.
Diabète insipide central:
Il s'agit du type le plus courant de diabète insipide chez les animaux. Il découle d'un manque d'hormone antidiurétique (ADH) ou vasopressine, une hormone produite par la glande pituitaire postérieure. Cette hormone joue un rôle crucial dans la régulation de la réabsorption de l'eau dans les reins. Sans quantités adéquates d'ADH, les reins n'absorbent pas correctement l'eau, entraînant une production accrue d'urine par élimination de celle-ci.
Plusieurs facteurs peuvent entraîner une diminution de la production d'ADH. Ces facteurs comprennent des lésions ou des tumeurs de l'hypothalamus ou de la glande pituitaire, des maladies inflammatoires, des infections du système nerveux central, des traumatismes crâniens, ou même des causes inconnues ou idiopathiques.
Diabète insipide périphérique:
Aussi connu sous le nom de diabète insipide néphrogénique, il survient lorsque les reins ne répondent pas à l'ADH. Même en présence de quantités normales ou élevées d'ADH dans le sang, les reins ne parviennent pas à concentrer l'urine.
Les causes de cette insensibilité rénale peuvent être variées. Elles peuvent inclure des affections rénales héréditaires, des troubles électrolytiques comme une hypercalcémie (taux élevé de calcium dans le sang) ou une hypokaliémie (faible taux de potassium dans le sang). Certains médicaments, en particulier les diurétiques et certains anti-inflammatoires, peuvent également induire cette condition.
Symptômes:
Les symptômes du diabète insipide, qu'il soit central ou périphérique, sont souvent similaires. Les animaux atteints peuvent présenter une soif excessive et consommer de grandes quantités d'eau. Cette soif intense est suivie d'une production excessive d'urine. De plus, ces animaux peuvent présenter une léthargie, une perte de poids malgré un appétit normal, et des signes de déshydratation.
Diagnostic:
Le diagnostic est généralement basé sur les symptômes cliniques, les antécédents médicaux de l'animal, et une série de tests diagnostiques, notamment des tests sanguins et urinaires afin d'exclure les autres causes possibles. Un suivi des concentrations urinaires suite à l'administration d'un analogue de la vasopressine (desmopressine acetate/DDAVP) peut être fait pour aider à orienter le diagnostic. Un test de privation d'eau, bien que risqué, peut parfois être effectué pour confirmer le diagnostic. Ce test doit toutefois être fait sous la supervision d'une équipe médicale afin d'être fait en toute sécurité.
Traitement:
Concernant le traitement, pour le diabète insipide central, la desmopressine, une forme synthétique d'ADH, est couramment utilisée. Elle peut être administrée par voie orale, par injection ou sous forme de gouttes nasales. Pour le diabète insipide périphérique, le traitement dépend principalement de la cause sous-jacente. Par exemple, si un médicament est identifié comme la cause, le retrait ou le remplacement de ce médicament peut aider. D'autres traitements peuvent inclure des modifications diététiques ou l'utilisation de médicaments qui aident à augmenter la réponse du rein à l'ADH.
Conclusion:
Le diabète insipide, bien qu'il soit une affection rare, peut avoir des conséquences graves sur la santé d'un animal si elle n'est pas traitée. Une compréhension approfondie, un diagnostic précoce et un traitement approprié sont essentiels pour gérer cette maladie et assurer une qualité de vie optimale à l'animal.
Par Dre Florence Deschênes m.v.
Charles Vétérinaire
Vétérinaire à Montréal
514-444-5118
𝘤𝘩𝘢𝘳𝘭𝘦𝘴𝘷𝘦𝘵.𝘤𝘰𝘮