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Chinchillas

Dernière mise à jour : 10 févr. 2024

Introduction:

Le terme "Chinchilla" désigne un genre de mammifères regroupant plusieurs espèces de petits rongeurs nocturnes, phylogénétiquement proches, qui vivent dans les hautes cordillères des Andes en Amérique du Sud. Ils peuplent les hautes vallées du Pérou et du nord de la Bolivie, jusqu’au sud du Chili. Depuis 50 millions d’années, les chinchillas se confinent à cette région du monde sous différentes espèces, présentes naturellement dans cette chaîne de montagnes.


Pour les amateurs d’animaux exotiques, le terme "Chinchilla" fait référence au chinchilla domestique: un hybride de deux espèces sauvages différentes: Chinchilla laniger (Chinchilla à queue longue) qui vit de 400 à 1500 mètres d’altitude et Chinchilla brevicaudata (Chinchilla à queue courte) qui vit de 3500 à 4500 mètres d’altitude.


Description morphologique:

Mâles et femelles sont morphologiquement très semblables. Leur corps mesure de 20 à 35 cm sans compter la queue, qui peut atteindre une vingtaine de centimètres. La queue du chinchilla, aussi spectaculaire que celle d’un écureuil, est couverte de poils hérissés qui lui donnent un aspect touffu. Comme chez l’écureuil, elle sert de soutien en position assise et de balancier lors de déplacements. Elle se brise facilement (autotomie) pour permettre à l’animal d’échapper à un prédateur. La tête peut être massive lorsque l’animal est plus proche du genre brevicaudata, ou plus triangulaire lorsqu’il est plus proche du genre lanigera. L’animal possède de grandes oreilles rondes, mobiles et beaucoup plus dénudées de poils que le reste de son corps. Contrairement aux humains, la couleur normale des incisives du chinchilla est jaune-orange. Des dents complètement blanches indiquent une carence en calcium chez l’animal. Les pattes sont dotées de coussinets plantaires très épais qui assurent à cet animal de montagne une bonne adhérence et une réception au sol en douceur. Les membres antérieurs sont plus courts (plus adaptés à la préhension), alors que les pattes arrières sont plus longues (adaptées à la course et au saut).


La fourrure du chinchilla est très dense, pour contrer la déshydratation et les pertes de chaleur dans cette région du monde où les températures varient beaucoup entre le jour et la nuit. On compte plus de 20 000 poils par centimètre carré de fourrure. C'est la fourrure la plus dense de tous les mammifères terrestres. Le record de densité est détenu par la loutre de mer avec 170 000 poils par centimètre carré. Généralement, chez l’homme, un follicule ne laisse place qu’à un seul poil, alors que chez le chinchilla on compte plus de 50 poils par follicule. Chaque follicule se compose d'un poil de garde, plus long et assurant un rôle de maintien, entouré d'une soixantaine de 'poils de bourre', plus fins, apportant une isolation thermique exceptionnelle. C'est la finesse de ces poils de bourre qui donne au toucher une texture soyeuse et délicate.


Domestication:

La domestication du chinchilla a commencé (1923), les divers croisements qui en découlèrent avaient pour objectif initial la production d’animaux avec un pelage d’une qualité exceptionnelle. Bien que la domestication de cet animal soit relativement récente, les différents élevages ont pu, grâce à la génétique, produire de nombreux coloris.


Reproduction:

En élevage, les chinchillas ne sont pas les rongeurs les plus prolifiques. Comparativement aux autres rongeurs domestiques, leur portée est plutôt petite en nombre (généralement deux rejetons par portée). De plus, leur période de gestation est plutôt longue, soit 111 jours, soit presque 4 mois. Les bébés naissent complètement formés, les yeux grands ouverts et couverts de la fourrure qui leur est si caractéristique. Les rejetons sont également sevrés très tard, soit à environ deux mois d’âge.


Environnement en captivité:

Le jeune chinchilla nouvellement adopté par son propriétaire devrait vivre dans un environnement qui respecte la nature de ces animaux. Pour être heureux, il a besoin d’une cage toute en hauteur, avec des branches et des tablettes lui permettant de monter, grimper, sauter et courir aisément. Par ignorance, certains propriétaires de chinchillas peuvent les placer dans un aquarium ou une cage à lapin, ce qui est inadéquat. Bien que le chinchilla soit un rongeur, il n'est pas un animal fouisseur ou vivant au sol. Il n'est ni un hamster, ni un rat, ni un lapin. À ce niveau, le chinchilla est plus proche de l'écureuil: un sauteur, un grimpeur. Une volière pour oiseaux dont on adapte les composantes devient donc l'environnement idéal pour lui.


Une boîte en carton ou en bois devrait aussi être présente dans la cage de l’animal pour lui permettre de se cacher. De plus, en tant que membre de l’ordre des rongeurs, ses dents poussent continuellement. Non seulement il adore ronger, mais cette action est essentielle pour la santé de ses dents. La boîte en carton ou en bois dans la cage lui permettra de satisfaire ce besoin essentiel. La litière de la cage devrait être faite de papier recyclé (les copeaux de bois, surtout ceux de cèdre, peuvent être irritants pour la peau, les yeux et le système respiratoire de l’animal).


Bain de sable:

Dans les territoires arides où ces animaux vivent naturellement, la quantité d'eau est très limitée. La forte densité de leur fourrure, combinée au fait que cette dernière est dépourvue de graisse imperméabilisante, fait en sorte que le pelage d'un chinchilla mouillé devient très difficile à sécher. Dans le milieu volcanique que constitue la Cordillère des Andes, les chinchillas entretiennent leur fourrure par des bains de poussière volcanique naturellement présente. Ainsi, non seulement il faut éviter de mouiller un chinchilla (ce dernier risque de souffrir d'hypothermie et d'avoir du mal à respirer (fourrure compressant la cage thoracique de l'animal)), mais il devient essentiel de mettre à sa disposition, du sable, une fois par jour, pendant 20 à 30 minutes. Ceci lui permet de faire sa toilette et prévient ainsi les problèmes de peau. Le sable fourni au chinchilla doit être spécialement conçu à cet effet et acheté en animalerie. Il ne faut pas, par souci d'économie, utiliser d'autres types de sable (sable de plage, sable pour ciment, etc.). Le sable volcanique de la Cordillère des Andes est fait de matière poreuse et a donc des propriétés absorbantes. Les sables plus communs de nos contrées contiennent bien souvent de la silice, constituée de cristaux durs pouvant couper et abîmer la peau de l'animal.


Exercices:

Pour qu'un chinchilla soit heureux, il faut, comme pour tout animal de compagnie, lui permettre de temps à autre de se dégourdir les pattes dans la maison. De nombreux dangers pour les animaux sont présents dans une maison. On peut penser aux plus courants, tels que les fils électriques, les plantes et produits toxiques, etc. Ceci est également valable pour tous les animaux domestiques. Toutefois, concernant le chinchilla, il faut particulièrement faire attention à deux points moins communs avec les autres espèces de rongeurs. Comme il s'agit d'un sauteur remarquable, les fenêtres ouvertes peuvent constituer un véritable danger. Un chinchilla peut littéralement sauter d'un troisième étage par totale inadvertance. De plus, il faut éviter les cuves remplies d'eau (toilette, bain, seau d'eau). Comme mentionné précédemment, la fourrure du chinchilla étant si dense et peu imperméabilisée, ce dernier peut s'y noyer, encore une fois, par totale inadvertance.


Alimentation:

Encore une fois, dans leur habitat naturel plutôt aride, les chinchillas vont se nourrir de tous les végétaux qu'ils peuvent trouver (de la simple feuille à l'écorce ou même aux buissons épineux (cactus)). Étant donné la rigueur du climat, la majeure partie de la nutrition d'un chinchilla sauvage se compose principalement de végétaux secs et de cactus. On parle donc d'un apport alimentaire très riche en fibres et en cellulose.


La digestion de la cellulose se fait par des bactéries présentes dans les organes terminaux du tractus digestif: le caecum et le colon. Pour préserver la flore intestinale nécessaire à cette faculté et ainsi éviter divers problèmes d’ordre digestif, le chinchilla doit garder un régime alimentaire pauvre en graisses, minéraux et sucres, très riche en fibres et éviter tout changement brutal du régime alimentaire. Diverses conditions désagréables peuvent donc découler d’une mauvaise alimentation chez le chinchilla telles que le ballonnement, la constipation ou la diarrhée.

Ainsi, dans le respect de sa véritable nature et pour éviter tout problème de santé, on devrait offrir à un chinchilla domestique un régime strictement herbivore. Une nourriture spécifiquement conçue pour lui ainsi que quelques légumes frais sont recommandés. Il faut éviter tous les fruits qui ne font pas partie de son alimentation à l’état sauvage. Du foin de fléole des prés (timothy) et des branches de pommier devraient lui être disponibles en tout temps. Non seulement il s’agit ici de bonnes sources de cellulose, mais cela permet également une bonne usure des dents de l’animal et évite ainsi les malocclusions dentaires ainsi que les divers troubles qui accompagnent cette condition.


Un chinchilla domestique devrait donc avoir un régime alimentaire strict et adapté lui permettant ainsi de vivre jusqu’à une vingtaine d’années et de se reproduire jusqu'à 15 ans (contre 6 années d'espérance de vie à l’état sauvage).


Menaces sur les espèces sauvages:

Les espèces sauvages sont en danger. La fourrure du chinchilla étant très particulière, celle-ci est donc extrêmement recherchée. L’utilisation et la chasse du chinchilla ne datent pas d'hier. Les Chinchas utilisaient le chinchilla pour sa viande et pour faire des vêtements. Quand les Chinchas furent vaincus par les Incas, l'utilisation de la fourrure du chinchilla par ces derniers fut limitée à la fabrication d’habits réservés pour les cérémonies royales. La situation commença à devenir plus dramatique quand les conquistadors espagnols découvrirent cette fourrure et commencèrent à l’exporter.


Le chinchilla est très peu prolifique, si on le compare aux autres rongeurs. Les populations ont eu beaucoup de difficulté à se renouveler. La rareté a fait en sorte qu’en 1929, une peau de chinchilla pouvait valoir 170$ US. Aujourd'hui, les diverses espèces de chinchillas sauvages sont menacées d’extinction. Malgré le statut d’animal protégé et la création de réserves naturelles, la population des chinchillas sauvages est en chute libre. Au fait que les populations sont aujourd'hui trop petites, s'ajoutent la perturbation de son habitat, la présence de prédateurs et de maladies.


Conclusion:

En somme, le chinchilla, un rongeur unique originaire des hauteurs des Andes, occupe une place particulière tant dans la nature que dans les foyers comme animal de compagnie. Avec une histoire fascinante de domestication débutant dans les années 1920 pour sa fourrure de qualité exceptionnelle, ces animaux nocturnes ont évolué pour devenir des compagnons appréciés, nécessitant cependant des soins spécifiques. Leur alimentation doit être rigoureusement contrôlée et leur habitat adapté à leur nature de grimpeurs et de sauteurs. Les soins quotidiens, comme le bain de sable, sont essentiels pour maintenir leur fourrure soyeuse et leur bien-être. Toutefois, malgré leur popularité croissante en tant qu'animaux domestiques, les chinchillas sauvages font face à de graves menaces, notamment la chasse pour leur fourrure et la perte d'habitat, les mettant en danger d'extinction. Leur histoire souligne l'importance de la conservation et de la sensibilisation à la protection de ces créatures fascinantes et de leur environnement naturel.



Charles Vétérinaire

Vétérinaire à Montréal

514-444-5118

𝘤𝘩𝘢𝘳𝘭𝘦𝘴𝘷𝘦𝘵.𝘤𝘰𝘮

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