Anxiété de séparation chez le chien: Comment la gérer?
- Brigitte St-Hilaire
- 20 oct. 2023
- 11 min de lecture
Dernière mise à jour : 10 févr. 2024

L'anxiété de séparation est un trouble comportemental fréquent chez les chiens, qui survient lorsque le chien éprouve de l'inconfort ou de la détresse lorsqu'il est séparé de son propriétaire. Cette condition peut se manifester sous différentes formes et peut causer divers symptômes problématiques.
Comportements et signes:
Comportements destructeurs: Parmi les manifestations les plus courantes, on retrouve la destructivité. Lorsque laissé seul, un chien souffrant d'anxiété de séparation peut se mettre à mâcher les meubles, creuser des trous dans les tapis ou déchirer des coussins. Ce comportement destructeur est une réaction à leur anxiété et à leur désir de retrouver le propriétaire, ce qui peut entraîner des dommages matériels importants.
Vocalisations: La vocalisation excessive est une autre expression de l'anxiété de séparation chez les chiens. En l'absence de leur compagnon humain, les chiens peuvent aboyer, hurler ou gémir de manière prolongée. Ces cris sont souvent un moyen pour le chien d'exprimer son stress et son malaise face à la séparation.
Malpropreté: La miction ou la défécation inappropriée est un comportement fréquent chez les chiens anxieux. Lorsqu'ils sont laissés seuls, certains chiens peuvent uriner ou déféquer à l'intérieur de la maison, même s'ils sont généralement propres et bien entraînés. Ces accidents surviennent parce que le chien est anxieux et qu'il essaie de faire face à la situation de séparation.
Signes physiques de détresse: Ces signes peuvent également être observés chez les chiens souffrant d'anxiété de séparation. Ils peuvent saliver abondamment, trembler ou présenter d'autres manifestations physiques d'anxiété. Ces symptômes sont le reflet de leur malaise intérieur et peuvent être préoccupants pour les propriétaires.
Comportements compulsifs: De plus, certains chiens anxieux peuvent développer des comportements compulsifs. Ils peuvent tourner en rond de manière répétitive ou faire des allers-retours dans la maison, ce qui est souvent lié à leur anxiété et à leur désir de trouver un soulagement à leur malaise émotionnel.
Il est important de noter que l'anxiété de séparation peut varier en intensité d'un chien à l'autre. Certains chiens peuvent manifester des symptômes légers tandis que d'autres peuvent présenter des comportements extrêmement perturbateurs. Les recherches sur les troubles mentaux chez les chiens, dont l'anxiété de séparation, sont en constante évolution. Des études ont démontré que ce problème affecte environ 20% à 40% de la population canine générale, mettant en évidence son importance en tant que problème comportemental courant chez les chiens.
Les facteurs génétiques et les expériences passées jouent un rôle crucial dans le développement de l'anxiété de séparation chez les chiens. Les chiens adoptés dans des refuges sont plus susceptibles de présenter des symptômes d'anxiété de séparation que ceux provenant d'élevages réputés. Cela souligne l'impact des expériences précoces de vie sur le comportement futur des chiens. De plus, des recherches récentes ont mis en évidence une corrélation entre certaines variations génétiques dans le système sérotoninergique des chiens et leur propension à développer des comportements anxieux en cas de séparation prolongée de leur propriétaire. Cette découverte suggère que des facteurs biologiques pourraient également influencer le développement de l'anxiété de séparation chez les chiens.
Voici donc listés quelques facteurs autres que génétiques qui peuvent contribuer au développement de l'anxiété de séparation chez les chiens:
Attachement excessif: Si un chien développe une dépendance excessive à l'égard de son propriétaire et devient très attaché, il peut devenir anxieux lorsque celui-ci est absent. Ce type de relation peut être exacerbé si le chien n'a pas été correctement socialisé ou s'il a été séparé trop tôt de sa mère et de sa portée.
Expériences passées traumatisantes: Des expériences négatives, telles que l'abandon, le placement en refuge, ou des événements stressants vécus lorsque le chien était seul, peuvent contribuer à l'anxiété de séparation. Ces expériences passées peuvent créer une association négative avec la séparation, entraînant ainsi des réactions anxieuses futures.
Changements dans l'environnement: Les chiens sont des créatures d'habitude, et des changements majeurs dans leur environnement peuvent les perturber. Un déménagement, un changement de propriétaire, la perte d'un membre de la famille ou d'un autre animal de compagnie peuvent déclencher l'anxiété de séparation.
Routine instable: Les chiens aiment la stabilité et la prévisibilité. Si leur routine est constamment perturbée, cela peut engendrer de l'anxiété lorsqu'ils se retrouvent seuls, ne sachant pas à quoi s'attendre.
Manque d'exercice et de stimulation mentale: Un chien qui ne bénéficie pas d'assez d'exercice physique et mental peut accumuler de l'énergie et de l'ennui, ce qui peut être exacerbé en l'absence de son propriétaire, conduisant à des comportements destructeurs et anxieux.
Séparation précoce: Les chiots séparés trop tôt de leur mère et de leurs frères et sœurs peuvent être plus enclins à développer des problèmes d'anxiété de séparation. La période de socialisation importante qu'ils auraient vécue avec leur mère est interrompue, ce qui peut affecter leur capacité à gérer les séparations plus tard dans la vie.
Manque de désensibilisation: Les chiens qui n'ont pas été progressivement habitués à de courtes périodes de séparation dès leur plus jeune âge peuvent être plus susceptibles de développer de l'anxiété lorsqu'ils sont confrontés à des absences prolongées.
Héritage génétique: Certaines races de chiens peuvent être plus prédisposées à développer de l'anxiété de séparation en raison de facteurs génétiques. Cela ne signifie pas que tous les chiens d'une race donnée auront ce problème, mais certains individus peuvent être plus sensibles à l'anxiété.
Séjours en refuge: Les chiens qui ont été adoptés après avoir passé du temps dans des refuges peuvent être plus susceptibles de développer de l'anxiété de séparation. Les séjours en refuge peuvent être une expérience stressante pour les chiens, car ils sont entourés d'inconnus et de nouveaux environnements. Ces expériences peuvent créer de l'incertitude et de l'insécurité chez les chiens, qui peuvent se traduire par de l'anxiété lorsque le propriétaire s'éloigne.
Abandons antérieurs: Certains chiens adoptés à partir de refuges ont pu faire l'expérience d'abandons répétés avant d'être placés dans un foyer aimant. Ces expériences passées peuvent laisser des séquelles émotionnelles et accroître le risque de développer de l'anxiété de séparation.
Changements fréquents de foyer: Les chiens qui ont été adoptés et placés dans plusieurs foyers différents peuvent développer un attachement insécurisé et une anxiété accrue lorsqu'ils sont laissés seuls. Les transitions fréquentes d'un environnement à un autre peuvent perturber leur sentiment de sécurité et de stabilité.
Conséquences de l'anxiété de séparation non gérée:
L'anxiété de séparation peut avoir des répercussions négatives sur le bien-être global de l'animal. Les chiens souffrant de ce trouble vivent un stress chronique et une détresse émotionnelle lorsqu'ils sont séparés de leurs propriétaires, ce qui peut entraîner des problèmes de santé à long terme. Des études ont montré que le stress chronique peut affaiblir le système immunitaire du chien, augmentant ainsi le risque de maladies cardiovasculaires et pouvant même réduire leur espérance de vie.
En outre, l'anxiété de séparation peut entraîner des comportements destructeurs qui peuvent être dangereux pour l'animal lui-même et pour l'environnement. Certains chiens peuvent essayer de s'échapper de la maison en grattant les portes ou les fenêtres, ce qui peut entraîner des blessures potentiellement graves.
Les implications ne se limitent pas seulement à l'animal ; elles s'étendent également aux propriétaires. Ceux-ci peuvent ressentir de la culpabilité, de la frustration et de l'impuissance face aux comportements destructeurs de leur animal. Cette situation peut créer un cercle vicieux où le stress émotionnel du propriétaire aggrave l'anxiété du chien, entraînant ainsi des difficultés supplémentaires pour les deux parties.
Anxiolytiques:
Il est crucial de reconnaître que l'anxiété de séparation est un état de stress intense pour le chien. Dans cet état, l'animal est moins en mesure d'apprendre de nouveaux comportements et d'assimiler qu'il n'y a pas lieu d'avoir peur en l'absence de son propriétaire. Le stress chronique active le système nerveux sympathique, qui est responsable de la réponse de "lutte ou de fuite", rendant ainsi difficile pour le chien de rester calme et réceptif aux changements comportementaux. C'est ici que les anxiolytiques entrent en jeu. Ces médicaments agissent en réduisant l'activité du système nerveux sympathique, induisant un état de calme et de relaxation chez le chien. L'utilisation d'anxiolytiques peut aider à réduire le niveau d'anxiété du chien et le mettre dans un état d'apprentissage plus réceptif. Les anxiolytiques peuvent être utilisés de manière temporaire ou à long terme, selon la gravité de l'anxiété de séparation du chien. Dans les cas où l'anxiété est sévère et entraîne une détresse importante pour l'animal, l'utilisation d'anxiolytiques peut être essentielle pour amorcer le processus de traitement et permettre au chien de bénéficier pleinement de l'intervention comportementale.
Thérapie comportemental:
Il est important de noter que l'utilisation d'anxiolytiques ne doit jamais être considérée comme une solution unique au problème de l'anxiété de séparation. Ils doivent être utilisés en combinaison avec des approches comportementales. La thérapie comportementale pour l'anxiété de séparation chez le chien est fondée sur des techniques d'apprentissage visant à aider le chien à surmonter sa détresse émotionnelle en l'absence de son propriétaire. Cette approche se concentre sur la modification des comportements problématiques et vise à enseigner au chien de nouvelles réponses plus appropriées face à la séparation. Voici quelques méthodes pour gérer un chien souffrant d'anxiété de séparation:
La désensibilisation progressive: Exposer progressivement le chien à des périodes de séparation de plus en plus longues, en commençant par de courtes absences et en augmentant progressivement la durée au fur et à mesure que le chien s'adapte et devient plus à l'aise.
La modification du rituel de départ: Éviter de créer un rituel d'adieu excessivement dramatique en limitant les interactions avant le départ et après le retour, afin de normaliser ces moments et de réduire l'anxiété associée à ces transitions.
Ignorer les comportements anxieux: Éviter de réagir aux comportements anxieux du chien tels que les aboiements, les pleurs ou les sauts, car réagir à ces comportements peut renforcer l'anxiété du chien en le faisant percevoir ces réponses comme une validation de son inquiétude.
Le renforcement positif en présence: Récompenser le chien avec des friandises, des caresses ou des mots encourageants lorsqu'il est calme et détendu en présence de son propriétaire, pour renforcer une association positive avec cette présence et contribuer à réduire l'anxiété lorsqu'il est seul.
Créer un environnement apaisant: Offrir un environnement confortable et enrichissant au chien en son absence, en utilisant des jouets interactifs, des puzzles alimentaires ou en laissant la radio ou la télévision allumée pour lui fournir une stimulation mentale.
L'entraînement à rester seul: Apprendre au chien à rester seul progressivement en utilisant des séances d'entraînement courtes et positives, en le récompensant lorsqu'il reste calme et en lui accordant des pauses fréquentes pour éviter qu'il ne se sente submergé.
Utilisation de caméras de surveillance: Les caméras de surveillance peuvent être utiles pour observer le comportement du chien en son absence, évaluer ses progrès et détecter d'éventuels problèmes de comportement afin de les aborder de manière ciblée.
Conclusion:
En somme, il est primordial de garder à l'esprit que chaque chien est une individualité unique, avec ses propres expériences et sensibilités. Par conséquent, l'approche de traitement pour l'anxiété de séparation doit être spécifiquement adaptée à ses besoins particuliers. En intégrant une approche médicale complémentaire à des interventions comportementales, les propriétaires peuvent grandement contribuer à aider leur compagnon canin à surmonter cette anxiété et à retrouver une vie plus équilibrée et épanouissante. Cependant, il est essentiel de se rappeler que le chemin vers la guérison peut être une démarche progressive et exigeante. La patience et la persévérance seront des alliées essentielles tout au long du processus, car il peut y avoir des moments de régressions et d'ajustements nécessaires dans le plan de traitement. Cependant, avec un traitement adapté et la volonté de persévérer, des résultats positifs peuvent être atteints. En combinant soins médicaux, interventions comportementales, et un investissement en temps et en amour de la part des propriétaires, l'anxiété de séparation chez les chiens peut être abordée avec succès.
Exemple de protocole de traitement pour gérer l'anxiété de séparation:
Max, un labrador retriever âgé de deux ans, avait été adopté dans un refuge par Sarah à l'âge de six mois. Rapidement, il a développé une forte dépendance envers sa propriétaire, ce qui entraînait des problèmes de comportement lorsqu'elle partait travailler. Max souffrait d'anxiété sévère en l'absence de Sarah, ce qui le poussait à vocaliser pendant des heures, détruire les coussins du canapé et gratter la porte d'entrée. Ces comportements destructeurs ont causé des dégâts matériels considérables dans le foyer de Sarah. Face à cette situation, Sarah a décidé de chercher de l'aide auprès d'un vétérinaire comportementaliste pour mettre en place un plan de traitement complet et adapté aux besoins de Max.
Évaluation initiale:
Avant de proposer un plan de traitement, le vétérinaire comportementaliste a effectué une évaluation complète du comportement de Max. Cette étape est cruciale pour identifier les facteurs contribuant à l'anxiété de séparation et aux comportements destructeurs. L'évaluation a été menée à l'aide d'entretiens avec Sarah pour mieux comprendre l'historique de Max, son environnement, ses interactions sociales, ses habitudes alimentaires et son niveau d'activité physique.
Le vétérinaire a également observé Max dans son environnement pour évaluer son comportement lors des départs de Sarah. L'objectif était de repérer les signes d'anxiété et de détresse chez le chien pendant la séparation. Max présentait des symptômes tels que salivation excessive, agitation, aboiements persistants et destruction d'objets à proximité de la porte.
Plan de traitement:
Basé sur l'évaluation, le vétérinaire comportementaliste a élaboré un plan de traitement sur mesure pour Max, visant à réduire son anxiété de séparation et à prévenir les comportements destructeurs. Ce plan comprenait plusieurs étapes et ajustements dans le mode de vie de Max.
Désensibilisation progressive à la séparation:
Max avait développé une forte association entre les départs de Sarah et l'anxiété. Le vétérinaire a recommandé de désensibiliser progressivement Max à ces départs en simulant de courtes absences et en augmentant progressivement leur durée. Cela a été réalisé en utilisant des indices subtils de départ (comme la prise des clés) sans partir réellement. Cette approche a permis à Max de s'habituer progressivement à l'absence de Sarah et de réduire son niveau d'anxiété.
Introduction de jouets d'occupation:
Pour distraire Max pendant les absences de Sarah, le vétérinaire a conseillé l'introduction de jouets d'occupation, tels que des jouets à mâcher et des puzzles alimentaires. Ces jouets stimulent mentalement Max et le gardent occupé pendant les périodes de solitude, ce qui réduit son stress et prévient la destruction de biens matériels.
Modification des rituels de départ:
Max avait appris à associer certains rituels de départ de Sarah à son départ réel. Par exemple, prendre la veste ou mettre les chaussures pouvait déclencher son anxiété. Le vétérinaire a suggéré à Sarah de changer ses habitudes de départ en effectuant ces actions sans quitter réellement la maison. De cette manière, Max n'a plus associé ces rituels à une séparation imminente.
Prescription d'un anxiolytique:
Dans certains cas, lorsque l'anxiété de séparation est particulièrement intense, le vétérinaire peut prescrire des anxiolytiques pour aider le chien à mieux gérer son stress. Après avoir évalué la sévérité de l'anxiété de Max, le vétérinaire a jugé appropriée la prescription d'un anxiolytique pour accompagner le plan de traitement comportemental. L'anxiolytique prescrit aiderait à calmer le système nerveux de Max et à réduire son niveau d'anxiété lors des départs de Sarah. Cette médication était temporaire et complémentaire aux autres mesures mises en place.
Exercices de relaxation et de renforcement positif:
Le vétérinaire a enseigné à Sarah des exercices de relaxation à pratiquer avec Max, comme la technique de "repos sur le lieu". Il a également encouragé l'utilisation du renforcement positif pour récompenser les comportements calmes et apaisés de Max. Ces techniques ont aidé Max à apprendre à se détendre et à associer les absences de Sarah à des expériences plus positives.
Mise en œuvre du plan de traitement:
Sarah a suivi attentivement les recommandations du vétérinaire et a mis en œuvre le plan de traitement avec détermination. Elle a commencé par de courtes absences, puis a progressivement augmenté la durée des séparations au fur et à mesure que Max devenait plus à l'aise avec l'idée d'être seul. Pendant ses absences, elle lui a fourni des jouets d'occupation pour le distraire.
Elle a également modifié ses rituels de départ en effectuant certaines actions de manière aléatoire, sans réellement partir. En répétant ces exercices de désensibilisation progressive et en combinant des techniques de relaxation, de renforcement positif et de l'anxiolytique prescrit, Max a montré des signes d'amélioration.
Suivi et ajustements:
Le vétérinaire comportementaliste a recommandé à Sarah de tenir un journal pour enregistrer les progrès de Max et les événements associés à son comportement. Ce journal a été un outil essentiel pour évaluer les améliorations et identifier les domaines qui nécessitaient davantage d'attention.
Au fil des semaines, Max a montré une diminution significative de son comportement destructeur et de son niveau d'anxiété lors des départs de Sarah. Ses vocalisations pendant les absences se sont également progressivement estompées. La prescription de l'anxiolytique a été particulièrement utile pour l'aider à traverser cette période de transition en réduisant son niveau de stress et en favorisant les effets bénéfiques des exercices de désensibilisation et de relaxation.
Conclusion:
Grâce à la collaboration étroite entre Sarah et le vétérinaire comportementaliste, Max a montré des progrès significatifs dans son comportement. Son anxiété de séparation s'est atténuée, et ses comportements destructeurs ont été considérablement réduits. Le plan de traitement a été conçu sur mesure pour répondre aux besoins spécifiques de Max, en utilisant des techniques de désensibilisation, de renforcement positif et en incluant temporairement un anxiolytique pour l'aider à mieux gérer son stress.
Il est essentiel de souligner que la prescription d'un anxiolytique ne doit être réalisée que par un vétérinaire et doit toujours être accompagnée d'un plan de traitement comportemental approprié. L'anxiolytique a été un outil précieux pour aider Max à mieux vivre les séparations, mais il n'a pas été utilisé comme solution unique. Le travail en comportement et les autres techniques mises en place ont joué un rôle essentiel dans l'amélioration du bien-être de Max et dans le renforcement de son lien avec Sarah.
Charles Vétérinaire
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